Dijon, mère poule pour ses animaux

Depuis 2020, l’équipe municipale compte une délégation d’élus dédiés à la protection animale. Un choix politique fort souhaité par le maire François Rebsamen, qui se traduit par une multitude d’actions menées en faveur des animaux, de leurs propriétaires et de tous ceux qui apprécient leur présence.

Des hommes au service des animaux

Avec ses 126 parcs et jardins et 400 hectares de combes, Dijon représente un refuge immense pour la biodiversité. Parmi eux quatre parcs hébergent des animaux : des oiseaux, canards, moutons, chèvres, paons… au parc de la Colombière, au fort de la Motte Giron, au parc de la Toison d’Or et au parc des Argentières. Trois agents animaliers s’occupent chaque jour de leur bien-être. Ils nourrissent, soignent, caressent les bêtes. Bérénice, 20 ans, récemment arrivée dans le service, rêvait « depuis toute petite de travailler avec les animaux ». « Mes préférées sont les ânesses et les chèvres car elles sont avenantes et nous reconnaissent. Je viens même leur dire bonjour quand je ne travaille pas ! », explique la soigneuse.

Une attention particulière pour les chats errants

La ville de Dijon accompagne plusieurs associations qui veillent au bien-être des chats et qui agissent pour réguler leur nombre. Car leur prolifération est une menace pour la biodiversité, comme les oiseaux. Les associations, comme le Chat libre dijonnais créée il y a 43 ans, nourrissent les chats, les soignent, les stérilisent, les identifient. « Depuis le confinement, la situation s’est dégradée », explique Stéphanie Chevalier, présidente de l’association, « les campagnes de stérilisation se sont stoppées et certaines personnes ont pris des chats pour occuper les enfants, puis les ont chassés ». « On travaille de manière coordonnée avec la ville et les services sociaux sur les secteurs où les chats prolifèrent, surtout pour sensibiliser. Car il suffit parfois d’une personne, d’un comportement à risque pour créer un problème d’ampleur : donner à manger à un chat errant, sans le stériliser ». Lors de la consultation citoyenne préalable à l’aménagement du parc Edmé Verniquet qui vient d’être inauguré, les associations ont émis le souhait d’installer un abri pour chats. Il permettra de mieux prendre soin des chats errants du quartier tout en facilitant, les soins et le nourrissage.

La police municipale formée aux problématiques animales

Trois agents de la police municipale ont reçu une formation spécifique aux animaux. Des aptitudes d’autant plus utiles que la législation évolue et que les interventions des forces de l’ordre sont de plus en plus variées. Ils sont par exemple sollicités sur des cas de maltraitance ou sur des missions de médiation lorsque la ville est saisie pour des nuisances dues aux bruits. Lors de cette formation, ils ont aussi appris les gestes pour faire face à des animaux qui peuvent s’avérer agressifs et des propriétaires qu’il faut parfois sensibiliser aux questions de souffrance animale.

Un engagement contre les abandons

La SPA des Cailloux assure une mission de service public de fourrière animale, confiée par la ville. Elle prend en charge les animaux abandonnés, errants recueillis sur la voie publique ou ceux de personnes empêchées parce qu’elles sont hospitalisées ou incarcérées par exemple. Elle accueille actuellement près de 130 animaux, dont une dizaine de nouveaux animaux de compagnie (reptiles, rongeurs, tortues, etc.). Des éducateurs canins interviennent bénévolement auprès des adoptants pour mieux les préparer et les accompagner dans cette étape d’accueil d’un animal au sein du foyer.

Cette structure a aussi la particularité d’avoir pris un engagement fort en termes de respect de l’animal : elle ne pratique pas l’euthanasie libératoire, c’est-à-dire qu’elle se refuse à mettre à mort des animaux sous prétexte qu’ils ont été abandonnés ou non-réclamés par leur maître dans le délai des huit jours prescrit par la loi. Une position respectueuse de la vie des bêtes que la ville et la métropole soutiennent et encouragent, notamment au travers de la rénovation du centre et d’une subvention de fonctionnement annuelle.

Pour rappel, l’abandon d’un animal est un acte de maltraitance qui peut être sanctionné par 3 ans de prison et jusqu’à 45 000 € d’amende.

Des espaces aménagés

Tous les parcs de la ville sont accessibles aux chiens, à condition qu’ils soient tenus en laisse pour ne pas perturber la vie sauvage. En revanche, ils peuvent se dépenser librement dans l’un des 13 enclos à chiens de la ville ou au caniludiparc. Cet espace, aménagé l’an dernier par la ville au parc de la Toison d’Or, est propice aux exercices d’apprentissage et à l’agility, consistant à faire franchir au chien un certain nombre d’obstacles le plus rapidement possible. Une initiative appréciée par les membres de l’association dijonnaise la Grande famille du chien. Et pour garantir un espace propre et agréable à tous, 144 totems canins équipés de sacs à déjections sont mis à disposition des propriétaires dans tous les quartiers de la ville. Plus de 120 000 sacs sont ainsi distribués chaque année.

ATTENTION : il ne faut pas nourrir les animaux dans les parcs

Les animaux hébergés dans les parcs dijonnais sont choyés par les agents municipaux qui veillent à leur équilibre alimentaire. Les animaux bénéficient d’un régime adapté à leur besoin. Même si cela part d’une bonne intention, leur donner du pain est nocif pour leur santé. Les moutons par exemple le tolèrent très mal, tout comme les épluchures de légumes qui commencent à fermenter. Il est possible de créer le contact avec les animaux sans pour autant les nourrir. Des boîtes à pain ont été mises à disposition aux parcs de la Colombière et des Argentières pour déposer vos surplus de pain rassis (mais pas pourri !). Ils sont ensuite distribués aux canards, seuls animaux qui le digèrent.

Ces animaux qui nous rendent service

Dans le milieu naturel comme urbain, les animaux ont toute leur place. Ils participent au fonctionnement d’un écosystème dont les rouages nous sont parfois invisibles. À Dijon, la municipalité encourage les relations entre humains et animaux pour rendre la vie et la ville plus agréable à tous.

L'éco-pâturage

L’éco-pâturage est une méthode alternative d’entretien des espaces verts que la ville a mis en place depuis huit ans. Chèvres et moutons broutent sur cinq sites : au fort de la Motte Giron, au parc de la Colombière, au terrain des Verriers, à la combe persil et à la combe à la Serpent. « La chèvre Alpine est très efficace. C’est une débroussailleuse qui mange les ronces, le lierre, les orties et surtout les herbes en hauteur, contrairement au mouton Sufolk qui lui broute uniquement au ras du sol. Ce sont deux animaux complémentaires, c’est pour cela que le choix s’est porté sur ces deux espèces » explique Emmanuel, l’un des trois agents de la ville qui s’occupe des animaux dijonnais. À travers leurs actions, ces animaux limitent la production de déchets verts puisqu’ils les mangent. Ils participent à réduire l’utilisation de produits phytosanitaires et d’engins mécaniques, gourmands en énergie.

Bienvenue à l’hôtel

De nombreux hôtels à insectes sont installés dans toute la ville. Ces nids abritent des centaines d’espèces qui y trouvent refuge en hiver et dans lesquels elles pondent leurs larves en été. Au sein de l’éco-quartier Heudelet, un hôtel à insectes inédit en France a vu le jour sur la façade de l’immeuble la Bourdonnerie. Un vaste équipement de 60 m2 composé de 61 casiers destinés à accueillir les insectes pollinisateurs comme les abeilles sauvages, les papillons ou les coléoptères.

Des ruches dans la ville

Une centaine de ruches sont implantées dans des parcs publics (la Colombière, la Combe à la Serpent, les Carrières Bacquin...). On les trouve aussi en pleine ville à la médiathèque Champollion, à la Vapeur, au Jardin de l'Arquebuse.

La ville de Dijon a confié la gestion de ses ruches à un collectif d'apiculteurs (associations et professionnels). La ville et Dijon métropole participent au programme " Abeille, sentinelle de l'environnement" porté par l'Union Nationale de l'Apiculture Française.

Depuis 2017, Dijon est signataire de la déclaration des villes européennes pour la protection des abeilles et participe à la création d’un réseau européen des villes amies des abeilles.

Sauvegarder les abeilles

Les insectes pollinisateurs, essentiels pour nos écosystèmes

Apparus il y a plus de 80 millions d'années, les insectes pollinisateurs jouent un rôle essentiel dans nos écosystèmes. 80 % des plantes à fleurs de la planète, soit plus de 200 000 espèces végétales, dépendent des abeilles pour leur pollinisation. Près de 40% de notre alimentation (fruits, légumes, oléagineux) dépend de l'action fécondatrice des abeilles et autres pollinisateurs.

La ville, refuge pour les abeilles

Dans les zones de grande culture, l'emploi massif de pesticides puissants détruit la faune pollinisatrice. Les taux de mortalité des abeilles en témoignent: en moyenne 300 000 colonies disparaissent tous les ans depuis 1995 en France. L'espace urbain est devenu un refuge pour les abeilles. En ville, la biodiversité est souvent plus grande. Une multiplicité de fleurs très diverses investissent les balcons et les jardins tout au long de l'année et on emploie, dans le cas de Dijon, plus aucun pesticide.

En plaçant des ruches dans la cité, la ville de Dijon sensibilise les habitants à la sauvegarde des abeilles, qui constitue un enjeu environnemental et économique majeur.

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