Le végétal à Dijon :

825 ha d'espaces verts, 45 000 arbres et... 0 phytosanitaires !

Une gestion plus douce du végétal en ville

En quelques années, la ville de Dijon a appris à se passer des produits phytosanitaires. Dans la foulée, toute une culture du végétal en ville a fait sa mue. Au XXe siècle, on a domestiqué le végétal, souvent à outrance. Aujourd'hui, on aborde la nature dans l'espace urbain avec davantage d'humilité. Les pratiques d'entretien des espaces verts ont ainsi été repensées, avec une philosophie : gérer autant que nécessaire et aussi peu que possible. Dans la pratique, les agents constatent que, dans la plupart des cas, on doit d'abord laisser faire la nature.

La gestion différenciée des espaces verts

Dans les parcs dijonnais, les tontes se font en fonction du cycle biologique des végétaux ou de la nature des lieux. Si un jardin à la française peut être tondu jusqu'à 25 fois par an, d'autres pelouses, plus sauvages, n'en ont besoin que 2 fois par an. Il s'agit de la "gestion différenciée des espaces verts".

À Dijon, il existe cinq niveaux d'intervention, allant de "nature domestiquée" à "nature affranchie"! Des panonceaux installés à l'entrée de chaque parc, square et jardin permettent aux habitants de savoir quel type d'entretien est pratiqué.

Répartition (du niveau d'intervention le plus important au plus léger) :

  • 25 sites "Nature domestiquée"
  • 30 sites "Nature maîtrisée"
  • 120 sites "Nature contrôlée"
  • 50 sites "nature accompagnée
  • 30 sites "Nature affranchie"

Grâce notamment à cette "gestion différenciée", une nouvelle écologie urbaine se dessine dans la cité des ducs : des pelouses impeccables du square Darcy aux prairies fleuries le long des voies du tram. La nature reconquiert doucement l'espace, recréant un urbanisme plus contrasté et multipliant les îlots de biodiversité. Ainsi, dans une prairie urbaine, les experts du Jardin de l'Arquebuse peuvent recenser 200 à 300 espèces d'insectes différentes !

Zéro phytosanitaires : mission accomplie !

Plus aucun pesticide ni herbicide sur les espaces verts de Dijon... Ce n'est pas un vœu pieux, c'est depuis 2016 une réalité. À plus grande échelle, les 24 communes de Dijon métropole ont signé en 2009 une charte "zéro phyto". Elles s'engagent à cesser progressivement d'utiliser des produits phytosanitaires d'ici 2020 (tels que les herbicides, les pesticides). Dijon a pris de l'avance : elle remplit déjà ses objectifs "zéro phytosanitaires". Son service des espaces verts et le service de la voirie de Dijon Métropole ne pulvérisent plus aucun produit chimique dans les parcs, jardins et platebandes de la ville. Plus aucun phytosanitaire pour entretenir les 400 km de voirie et le cimetière des Péjoces.

Pour juguler, par exemple, les pucerons qui colonisent en particulier les tilleuls, les agents de la ville ont opté pour la pulvérisation, sur les feuilles, d’une solution mélangeant de l’eau et du savon noir. Le savon noir tue les larves des insectes en les asphyxiant et nettoie le miellat qui englue les feuilles des arbres.

La ville compte aussi sur les coccinelles, grandes consommatrices de larves de pucerons. Les lavandes qui fleurissent le pied des arbres, par exemple rue Béranger dans le quartier de la Maladière, repoussent également ces parasites. Cette gestion écologique est garante de la biodiversité des sites, dont quatre sont labellisés Écojardin.

Le retour en grâce des "plantes adventices" et autres herbes folles

Au pied des arbres, les pissenlits et autres trèfles ne sont plus considérés comme des "mauvaises herbes". Les agents des espaces verts préfèrent le terme de « plantes adventices », du latin "qui advient". Il désigne tout végétal qui pousse accidentellement, par ensemencement naturel.
Autrefois éradiquées, ces plantes reviennent en grâce. Une étude de l'Inra (Institut national de recherche agronomique) confirme leur impact positif sur l'écosystème. Le retour d'insectes pollinisateurs, par exemple, a pu être observé.

Pour préserver ces "plantes adventices", la municipalité ne désherbe plus systématiquement. Lorsque c'est nécessaire, les agents des espaces verts privilégient le désherbage thermique ou mécanique (utilisation de la chaleur ou arrachage).

Le label EcoJardin, référence de gestion écologique

Depuis 2014, la ville de Dijon s’engage dans une démarche visant l’obtention de  label EcoJardin.

Ce label permet d’indiquer que la collectivité a mis en œuvre un ensemble de mesures sur ses sites. Pour obtenir le label EcoJardin, il faut donc remplir huit critères :

Logo label Ecojardin

  • Structure du site
  • Gestion des sols
  • Gestion de l'eau
  • Faune et flore
  • Équipements et matériaux
  • Matériels et engins
  • Formations des agents
  • Public

L'arrivée du label EcoJardin à Dijon marque la volonté forte de la municipalité de s'orienter vers une gestion écologique du végétal en ville, en phase avec les enjeux environnementaux et les besoins des citoyens.

Les habitants, de plus en plus, veulent que la nature, près de chez eux, soit un reflet de la biodiversité et de toute sa richesse. Cette nouvelle vision, la ville de Dijon l'intègre au quotidien dans sa gestion des espaces verts et dans la place (re)donnée à la nature en ville !

Les sites dijonnais labellisés EcoJardin

C'est grâce au parc de l'Arquebuse que Dijon reçoit en 2014 son premier label EcoJardin. En effet, il constitue une vitrine particulièrement représentative des pratiques de la municipalité de Dijon en faveur de la biodiversité.

La promenade de l'Ouche et le Lac Kir font partie des labels renouvelés en 2020 et jusqu'en 2025. En raison de la COVID-19, la ville de Dijon n'a pu être officiellement récompensée qu'en 2022. 

Plusieurs autres sites dijonnais sont labellisés EcoJardin. Cliquez sur l'un des sites ci-dessous pour obtenir des informations supplémentaires sur leur label :

Promenade de l'Ouche
©Ville de Dijon - Vincent Arbelet

Les citoyens végétalisent leur ville

La ville de Dijon, accompagnée par le Jardin de l'Arquebuse, encourage les initiatives des Dijonnais qui végétalisent leurs quartiers. Comment les habitants peuvent-ils s'impliquer?

En adoptant les pieds des arbres et des murs

j'adopte un arbre (3)
Les riverains de la rue Béranger, dans le quartier de la Maladière, donnent ainsi l'exemple en fleurissant d'iris ou de lavande l'entourage des arbres. Avenue Eiffel aussi, à proximité des serres municipales, colza, iris ou coquelicots embellissent le pied des arbres. Dans le quartier des Bourroches, une zone test sur 15 km de trottoirs a permis de recréer des supports de vie aux organismes vivants, insectes ou végétaux.

Toutes ces initiatives participent du programme "J'adopte un arbre !" piloté par le Jardin de l'Arquebuse. Il permet aux habitants de s'approprier la végétation urbaine dans leurs rues ! Ces projets peuvent être menés de manière personnelle ou dans le cadre des commissions de quartier. Le fleurissement citoyen permet, au-delà de l'aspect esthétique, de fournir un abri et de la nourriture aux insectes pollinisateurs et de développer des corridors écologiques en milieu urbain.

Vous voulez participer à l'opération "j'adopte un pied d'arbre, un pied de mur ?
Demandez votre  Permis de végétaliser

En cultivant des jardins partagés

Les commissions de quartiers ont mis en place de petites parcelles de terrain, formant des jardins partagés. Dans ces petites parcelles citadines, les jardiniers amateurs d'un même quartier se retrouvent pour sarcler, semer et biner, dans la bonne humeur ! Ces espaces constituent aussi des lieux de rencontre et de lien social. Il existe des jardins partagés notamment aux Grésilles (coursive Boutaric), à la Fontaine d'Ouche ou encore aux Bourroches.

Bon à savoir : les jardins familiaux
Des dizaines de parcelles individuelles de 150 à 300 m2 chacune, sont proposées par la ville de Dijon aux familles dijonnaises, par le biais de deux associations : "Jardinot" et les "Jardins et Vergers de la Chouette".

Il existe aussi des jardins pédagogiques ou éducatifs. Créés dans l'enceinte des groupes scolaires de la ville, ils permettent aux enfants de découvrir la biodiversité cultivée. Sur demande, les médiateurs du Jardin de l'Arquebuse peuvent apporter leur aide. Les plus jeunes prennent ainsi une leçon de science très concrète, les mains dans la terre !

Découvrez la carte des jardins

En plantant un arbre dans la Forêt des enfants

 

Un bébé naît dans la Métropole... un arbre est planté.

Chaque année depuis 2015, de nouveaux arbres sont plantés sur le plateau de La Cras par les familles ayant eu un enfant au cours de l'année précédente. Pour les familles concernées, le moment est émouvant, mais pas seulement. Ce geste contribue à préserver l'environnement en tissant un premier lien entre l'enfant et la nature qui l'entoure. Suite à une forte mortalité des jeunes plants sur l'emplacement initial du plateau de la Cras, il a été décidé de positionner, dès l'édition 2019, la "Forêt des enfants" sur la zone de la Rente Giron. Ce changement de localisation s'accompagne d'une évolution de l'objectif à moyen terme : constituer une zone forestière en limite des zones urbanisées.

En recensant la flore et la faune urbaines

Photo d'une petite plante sauvage
Observation d'une petite plante poussant au milieu d'un trottoir dans le cadre de Vigie Nature

Le Jardin de l'Arquebuse invite les Dijonnais "curieux de nature" à observer la faune et la flore locales. En envoyant leurs photos, les citoyens peuvent prendre part aux observations des botanistes et des entomologistes du Jardin de l'Arquebuse. La collection ainsi constituée contribue à localiser et recenser les espèces végétales et animales présentes dans l'aire urbaine. Un outil précieux pour l'observation de la flore spontanée, des escargots et des insectes pollinisateurs, trois programmes suivis par le Jardin de l'Arquebuse, relais local des études participatives "Vigie-Nature" menées par le Museum national d'Histoire naturelle.

En proposant leurs projets dans les commissions de quartier

Une idée pour rendre la ville plus verte ? Un projet en matière d'écologie urbaine ? Les citoyens qui le souhaitent peuvent proposer leurs projets dans le cadre des commissions de quartier.

Tout savoir sur  les commissions de quartier

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