Vignoble dijonnais

L’histoire de Dijon est étroitement liée à celle des grands vins de Bourgogne. Jusqu'au dernier tiers du XIXe siècle, la côte dijonnaise produit même quelques grands crus. Les vignes poussent dans tous les quartiers. Parasites de la vigne et urbanisation sonneront la fin de cet âge d'or... Aujourd'hui, le vignoble dijonnais opère sa renaissance.

Métropole viticole

Du XIVe à la fin du XVIIe siècle, le « vin de creu du Dijonnoiz » produit dans la métropole est reconnu et placé sur les bonnes tables, en particulier celles des ducs de Bourgogne qui ont largement participé à cette renommée. Pourtant, après 1 500 ans d’histoire entre la ville et la vigne, le vignoble métropolitain a disparu peu à peu du territoire, sous l’effet conjoint à la fin du XIXe siècle du phylloxera et de forts besoins d’urbanisation.

Son architecture en garde la trace : le cellier de Clairvaux, l’ancienne échansonnerie du palais, l’église Saint-Philibert qui fut celle des vignerons de Dijon…

Autant de témoignages d’une puissante histoire de moines, de ducs et de négoces à laquelle Dijon métropole a donné une nouvel avenir en créant les conditions de la renaissance d’une partie de son vignoble « disparu ».

La statue du « Bareuzai »
La statue du « Bareuzai », vigneron foulant le raisin au centre de la place François Rude à Dijon. Le mot « Bareuzai », issu du patois bourguignon, signifie littéralement au « bas rosé ».

 

De nos jours, la vigne et le vin, outre l’incarnation de la volonté politique de préserver une ceinture verte autour de Dijon, sont redevenus une source de développement et de rayonnement international pour le territoire dijonnais : tant en termes d’attractivité touristique, gastronomique, économique, qu’en termes d’apprentissage, de recherche scientifique et d’innovation.

À Daix, Talant, Plombières-les-Dijon, Corcelles-les-Monts et Dijon, le territoire de la métropole compte aujourd’hui quelque 50 hectares de vignes plantés en zones référencées en AOC Bourgogne, sans compter bien sûr les vignobles de Chenôve et Marsannay qui obéissent davantage à une logique d’appellation « Village ». Environ 60 hectares supplémentaires pourraient constituer de nouvelles terres viticoles dans un avenir de 6 à 10 ans.

Le vignoble métropolitain

Pour tout savoir sur les 47 Climats protégés par l’Unesco situés dans le périmètre métropolitain, retrouvez en ligne le livret « Entre vigne et ville » édité en juin 2022 à l’occasion de la fête des Climats du vignoble de Bourgogne. 

En 1924, le Tribunal civil de Dijon attribue aux communes de Marsannay-la Côte, Perrigny-lès-Dijon, Chenôve, Dijon, Daix, Fontaine-lès-Dijon et Plombières-lès-Dijon, le droit à l’appellation « Bourgogne » pour leurs vins. Aujourd’hui, et sous l’impulsion de Dijon métropole, le vignoble dijonnais est en pleine renaissance et de nouvelles vignes sont plantées. Outre le plaisir de se délecter à nouveau de ce vin d’autrefois, c’est aussi une redécouverte des paysages d’antan et de nouvelles promenades qui s’offrent aux métropolitains.

LE MAG DIJON METROPOLE - N61 - vignoble

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Renaissance d’un vignoble d’exception

Aujourd’hui, la métropole renoue avec son passé viticole par exemple à Daix, Talant ou Plombières-lès-Dijon. Les coteaux exposés au soleil levant offrent de belles opportunités. Plus au nord de la Côte de Nuits, la côte dijonnaise s’adapte en effet aux changements climatiques. Ainsi, dès 2013, la collectivité rachète des terres classées en AOC sur les conseils de ses partenaires dont la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or, les syndicats viticoles, le monde de la recherche et la Chaire Unesco « Culture et traditions du vin ».

Aujourd’hui des milliers de bouteilles de Bourgogne – de pinot noir ou de chardonnay – sont commercialisées, souvent même hors de nos frontières. Les conditions étaient donc idéales et enfin réunies pour déposer un dossier auprès de l’Inao en vue de faire enfin reconnaître l’appellation « Bourgogne Dijon ». Un projet mené par l’association pour la promotion du Bourgogne Dijon qui rassemble une vingtaine de viticulteurs métropolitains.

Depuis septembre 2022, le personnel permanent de l'OIV a établi ses quartiers temporaires à la Cité internationale de la gastronomie et du vin de Dijon, pour à l'été 2024, après 16 mois de travaux, s'installer définitivement à l'Hôtel Bouchu d'Esterno.

Imaginer la vigne de demain

Depuis le XVIIIe siècle, l’évolution du vignoble de Bourgogne et des pratiques professionnelles est étroitement liée au dynamisme de la recherche et à l’engagement politique sur le territoire. Encore aujourd’hui, l’étude de la vigne et les grands projets insufflés par la collectivité participent aux progrès du monde viticole, y compris à l’international.

À Dijon, l’étude de la vigne est pluridisciplinaire. C’est-à-dire qu’elle est examinée sous des prismes différents et dans des disciplines variées : histoire, œnologie, agroécologie, droit, etc. L’intérêt pour ces problématiques viti-vinicole s’est notamment développé sous l’impulsion de l’université de Bourgogne. Elle est en effet l’une des rares universités dans le monde à être propriétaire d’un vignoble AOC, qu’elle exploite dans la côte de Nuits. Elle est aussi dotée d’une filière œnologie et de structures de formation et de recherche sur la vigne, le vin et leur patrimoine culturel. Elle accueille par exemple en son sein l’Institut universitaire de la Vigne et du Vin (IUVV) Jules Guyot depuis 1992 et la Chaire Unesco « Culture et traditions du vin », unique au monde. Les enseignements dispensés et les recherches qui y sont conduites confèrent à Dijon une place importante, au cœur de la recherche académique régionale, nationale et mondiale.

Sur les parcelles métropolitaines, la dizaine de viticulteurs nouvellement installés sont engagés dans une démarche à Haute valeur environnementale (HVE), visant à réduire les effets négatifs de certaines pratiques agricoles. Plus de la moitié des viticulteurs vont encore plus loin en suivant le cahier des charges de l’Agriculture biologique (AB). Pour répondre aux attentes des professionnels – en matière notamment d’évolution climatique et de tolérance aux maladies – des expériences en agro-écologie sont conduites. Avec l’Association technique viticole de Bourgogne, des conservatoires de cépages ont été plantés pour permettre de favoriser la biodiversité végétale et de repérer des pieds de vigne présentant des caractères différents et intéressants (maturité plus longue, degré d’acidité plus élevé...). Une parcelle est par exemple consacrée à la culture de vignes-mère de greffons avec un objectif central : faire émerger les vignes du futur.

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