Dijon mag n°344 - Mars 2021

Au sommaire

Le grand format consacré à l'alimentation ♦ La Chapelle Sainte-Croix de Jérusalem ♦ Aide aux étudiants à passer le cap de la crise ♦ Dans ma rue : Alix de Vergy - La nouvelle résidence Abrioux ♦ La Journée internationale pour les droits des femmes Petite enfance, Repenser l'aménagement des multi-accueils ♦ A la rencontre des bénévoles du secours populaires ♦ Art contemporain, l'atelier des chiffonniers ♦ La JDA, une machine à gagner ♦ Une quarantaine de sites pour bouger dans les quartiers.

   

Dijon mag n°344 - Mars 2021

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À l'occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes

Vous avez été une dizaine de lecteurs et lectrices à relever le défi lancé dans le Dijon Mag de février et à envoyer des articles pour honorer des Dijonnaises inspirantes et des personnalités féminines qui ont marqué l'histoire.

Mélanie Eiffel, cheffe d'entreprise

proposé par Véronique Brunet

J’aimerais évoquer à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une dijonnaise méconnue, Mélanie Eiffel, mère de Gustave Eiffel, né en 1832. Cette année-là, elle reprend le commerce de bois et charbon de son père sur le port de Dijon. Grâce à son sens des affaires, à un dur labeur, elle fait prospérer son entreprise qui porte son nom, fait rare. Elle travaille avec les mines de Blanzy, Epinac, pour ravitailler les entreprises, fait acheminer toutes sortes de marchandises. Elle joue un rôle économique important en Bourgogne, c’est l’une des premières femmes d’entreprise de la société industrielle.

Mélanie Eiffel

Mélanie a transmis à son fils des valeurs qui l’aideront à accomplir les prouesses telles que la construction de la Tour Eiffel : le courage, le sens de l’effort, la discipline. L’une des clés pour comprendre le succès de Gustave Eiffel est la transmission de l’esprit d’entreprise et la détermination à toute épreuve de sa mère. Gustave a beaucoup admiré le travail titanesque accompli par sa mère sur le port de Dijon. Le talent de Mélanie Eiffel (1799-1878) fut une puissante source d’inspiration pour l’ingénieur dijonnais de génie.

Antoinette Quarré, lingère à Dijon et poétesse

proposé par Stephen Blanchard

Lingère à Dijon, mais de santé fragile, la légende veut qu'elle ait appris à lire dans Zaïre de Voltaire. Instruite par un lettré, M. de Belloguet, elle se tourna vers la poésie et publia quelques essais en vers et en prose (notamment dans le Journal des Demoiselles), et un éloge de la princesse Marie d'Orléans qui lui valut, en 1839, une mention à la Société des lettres et des arts de Seine-et-Oise. Elle envoya ses vers à Alphonse de Lamartine, qu'elle admirait avec passion ; celui-ci lui répondit le 24 août 1838 par un poème À une jeune fille poète qu'il intégra par la suite dans ses Recueillements poétiques.

Antoinette Quarré répondra à ce poème avec un autre poème : Réponse à M. de Lamartine. Ses amis la poussèrent à publier son premier recueil, qui parut en 1843, et qui attira sur elle un grand intérêt. De faible constitution, elle s'éteignit (d'hypertrophie du cœur) en 1847 à Dijon. L’association dijonnaise « les poètes de l’amitié » lui avait consacré un article dans sa revue Florilège N° 158 en mars 2015 sous la plume de M. Jenry CAMUS, un habitant d’Essarois. Son buste réalisé par Léon Breuil est visible au Musée des Beaux-Arts à Dijon et sa tombe est visible au cimetière des Péjoces (Polygone C tombe 15).

Antoinette_Quarre

Voici un extrait de son poème intitulé « Mélancolie » :

Et vous voulez des chants ! Mais au fantôme pâle,
Qui traverse à minuit le domaine des morts,
Allez-vous demander l’hymne lente et fatale

Eh bien ! Je suis pareille à l’ombre inanimée
Errant d’un pas sans but aux sentiers d’ici-bas ;
De mon cœur désormais la tombe est seule aimée ;

Et quelquefois encore, si ma lèvre murmure
Des vers entrecoupés, poétiques lambeaux,
Comme un parfum versé devant ma sépulture,
C’est un chant de mort, c’est un hymne aux tombeau

et par Evelyne de Bengy-Puyvallée

Cette femme est peu connue des Dijonnais. Je ne la connaissais pas non plus avant de visiter une maison dans une rue portant son nom et que j’habite maintenant.

Née le 16 janvier 1813 à Recey-sur-Ource, elle est décédée à 34 ans, le 25 novembre 1847, à Dijon.

Elle n’a pas été à l’école mais savait lire dès l’âge de trois ans, grâce à un oncle maternel.

Elle a dû travailler tôt comme lingère et couturière. C’est en découvrant les « Méditations poétiques » d’Alphonse de Lamartine qu’elle commença à composer des vers. Après une journée de labeur répétitif et quotidien, elle trouvait, le soir tard, le réconfort dans la poésie.

Elle reçut un enseignement d’un homme de lettres dijonnais qui fréquentait la boutique dans laquelle elle travaillait, puis a élargi sa production à plusieurs genres littéraires.

Lamartine a fait l’éloge de son œuvre, alors que George Sand prenait garde à ne pas trop encourager les « poètes du peuple » pour ne pas leur donner de faux espoirs.

Antoinette Quarré fait partie de ces femmes issues des classes laborieuses et empreintes de sentiments romantiques. De santé fragile, sa vie a été aussi courte que la rue qui porte son nom.

Gisèle Amalric, résistante et militante

proposé par Christine Truchot Dessolle

Cette journée du 8 mars n'est pas la journée de la femme comme on le lit trop souvent !

Il s'agit d'une journée Internationale des droits de femmes qui célèbre celles qui ont participé à la libération des femmes et à leur émancipation ou qui ont occupé des postes importants comme aujourd'hui des femmes élues politiquement ou syndicalement.

Une dijonnaise peu connue des dijonnaises et dijonnais, Gisèle Amalric née le 26 février 1916 à Dijon.

Fille de Jules Émile Creux, ouvrier métallurgiste chez Terrot à Dijon et de Louise Thomas, sans profession. Elle était ouvrière en fourrures à Dijon après la fin de sa scolarité en 1932 dans les établissements Baumann, puis Charignon à Dijon après la guerre.

Gisèle Amalric investit la résistance au sein du FN (Front National de l'époque, mais qui n'a rien à voir avec le FN d'aujourd'hui) dès la fin de 1940, aux côtés de ses frères Jean et Robert Creux, militants CGT et communistes qui furent fusillés par les allemands. Après la Libération, Gisèle Amalric fut secrétaire générale de son syndicat CGT, la première femme élue conseillère prud'homme dans le collège ouvrier, section industrie à Dijon en novembre 1954 et fût à nouveau réelue sans interruption jusqu'aux élections de 1969, son dernier mandat.

Également administratrice de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie de la Côte d'Or élue en 1954, Gisèle Amalric mourut le 26 mars 2009 boulevard des Valendons à Chenôve.

Elle s'appelle Émilie

proposé par Françoise Elloy

Un des derniers témoins de la 2e guerre mondiale nous a quitté le 31 Janvier 2021. Tous ceux qui l’ont connue : amis, résistants-déportés, responsables d’associations, professeurs des collèges et des lycées de Côte d’Or, l’appelaient « Mimi ».

Emilie_Noe

Jean Marc Bordet, concepteur et réalisateur, a eu l’excellente initiative de créer, en 2011, la collection «Les derniers témoins de la Résistance et de la Déportation» de Côte d’Or. En 2017, Il réalise un DVD sur le parcours d’Émilie en l’intitulant «Sur les pas de Mimi». Dans ce DVD, Jean-Marc a permis à cette femme, très discrète, de parler et de retourner là où tout a basculé. Ensemble, nous allons découvrir le parcours de cette femme, réservée, sincère, patriote, qui a eu une jeunesse très difficile. Il n’y a qu’une vingtaine d’année qu’elle peut parler de cette période.

Ses parents, Henri et Yvonne Fournier, après sa naissance, le 22 Novembre 1926 à Contreville, viennent s’installer en tant qu’agriculteurs à Lusigny sur Ouche, charmant petit village de la Vallée de l’Ouche. Émilie est très fière de ses parents car ils ont su lui  inculquer l’honneur, la droiture, et l’amour de notre patrie. C’est pourquoi tout naturellement elle a  suivi leur exemple.

Dès mai 1943, débute la terrible histoire de la famille, qui, à cette époque,  élève 6 enfants.Les parents accueillent très discrètement deux jeunes hommes de 20 ans, réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO), qui refusent de partir travailler pour les Allemands. Le premier est originaire de la région, le deuxième est Michel Tournier, étudiant, originaire de Neuilly, banlieue parisienne. Il fait la navette entre Lusigny et Paris pour ses études. Après la guerre, il devient historien et dans son premier livre «Le vent paraclet», il évoque son séjour chez la famille Fournier, l’attaque du maquis puis l’arrestation d’Émile Fournier et de ses 2 filles Henriette et Émilie. Le jour de l’attaque du maquis, il est à Paris, sinon il aurait été arrêté et peut être déporté. Très rapidement, la famille Fournier devient un maillon d’une chaîne entre la vie au grand jour et la clandestinité. Elle connaît les risques encourus, mais leur patriotisme est le plus fort.

1944 : « Les pas d’Émilie » nous guident à Lusigny-sur-Ouche, sur les traces de 21 maquisards, issus du Maquis Bernard, qui ont fui le 1er février 1944 la vallée de l’Ozerain par crainte des représailles à la suite  de «l’affaire WERNER». Elle les a côtoyés, du mois de février au 30 Mars 1944 en tant qu’agent de liaison. Elle est leur petite sœur ! Cet hiver est particulièrement rude : neige intense et températures atteignant les - 10 degrés.

Chaque jour, par tous les temps, elle se rend, secrètement, à la grotte de Lusigny, située à 4 km du village dans les bois, leur transmettre des messages, récupérer le courrier qu’elle rapporte à sa sœur  Henriette qui part à bicyclette à Bligny-sur-Ouche pour remettre ces lettres au conducteur de car. Le temps leur était compté à l’une et à l’autre, le car de Bligny partant pour Dijon à 9 h. Elles faisaient très attention à ne pas se faire remarquer par les habitants du pays.

Quand Émilie a quelques minutes, elle s’arrête pour prier à la chapelle de Notre-Dame-de-Presles, qui se trouve sur le chemin menant au maquis. Les maquisards  venaient également y prier.

Elle raconte, dans le film, le martyre de ces jeunes résistants âgés entre 18 et 20 ans, prélude à son  propre calvaire. Ces maquisards passaient par des moments de profond découragement quand les nouvelles étaient mauvaises. Il faut connaître la vie de ces jeunes pour juger leurs actes. Chacun connaissait les risques encourus en entrant au maquis. La peur, le manque de nourriture et d’hygiène,  le froid, la pluie, la neige dans laquelle on laisse des traces, les conditions de vie dans les grottes et dans les bois, le couvre-feu, leur vie était dure. Ils avaient quitté leurs familles, mais ils avaient la ferme volonté de retrouver la liberté.

Le 30 Mars 1944, le maquis, (dénoncé par une habitante), est attaqué : 9 maquisard et 7 soldats allemands sont tués. Émilie est arrêtée ce jour-là, avec son père et sa sœur Henriette, par la milice française. Emprisonnée à Dijon, torturée physiquement et moralement par la Gestapo, son odyssée tragique va la conduire au Fort de Romainville, un des principaux lieux de transit vers les camps de concentration nazis.

Le 6 Juin 1944, elle apprend le débarquement des alliés en Normandie, mais ce jour-là, elle part pour une destination inconnue, elle arrive successivement aux camps nazis de Neue Breem, camp de torture de la Gestapo à Sarrebruck, créé pour briser les prisonniers qui n’étaient pas destinés à l’extermination. Puis à Ravensbrück, camp de concentration spécialement réservé aux femmes, dans lequel vécurent des enfants, qui se trouve à 80 km au nord de Berlin. Enfin, à Schlieben, camp extérieur à Ravensbrück, puis rattaché au camp de Buchenwald. C’est sous le matricule 15014 qu’elle fête, dans les larmes, ses 18 ans.

Elle est libérée avec sa sœur fin Avril 1945 par l’armée américaine. C’est la fin du cauchemar. Émilie, et sa sœur Henriette, après avoir fait un long parcours en Allemagne, arrivent à l’Hôtel Lutetia à Paris, (Hôtel transformé d’avril à août 1945 en centre d’accueil pour une grande partie des rescapés des camps de concentration nazis. 18000 rapatriés ont été accueillis à cet endroit). Elles retrouvent, au mois de mai 1945, la famille à Lusigny. Pour Emilie, il lui est très difficile de reprendre une vie normale. C’est pourquoi elle va partir chez un oncle, dans le Nord de la France, pour ne plus rencontrer les gens du village et surtout pour ne plus répondre aux questions posées.

Émile Fournier, son père, est libéré le 28 avril 1945 du camp d’Oranienbourg-Sachsenhausen, implanté en 1936, à Oranienbourg, ville située à 30 km au nord de Berlin. Il ne se remettra jamais de cette déportation. Pendant toute cette période, soit plus d’un an, sa femme Yvonne Fournier, a continué à travailler seule à la ferme, et à élever les enfants. Elle n’a jamais eu de nouvelles des uns et des autres pendant toutes leurs détentions. Longtemps, très longtemps, Émilie s’est tue. Trop de douleur, trop de violence.

Elle fonde une famille, son fils Didier naît en 1960. Émilie ne lui a jamais raconté son histoire de résistante-déportée. Ce n’est qu’à 20 ans, que Didier découvre ce parcours héroïque. Malheureusement une terrible maladie l’ emporte en 1991 à l’age de 31 ans. Émilie est cruellement marquée par le décès de Didier. Elle a cependant toujours été digne. En 1991, année de création du Comité de parrainage du concours national scolaire de la Résistance et de la Déportation, avec ses amis résistants déportés encore nombreux, témoins héroïques de la 2e guerre mondiale, elle commence à parler. Pour tenter de prévenir du terrible danger prêt à resurgir toujours et encore, chaque année elle continue à témoigner, avec les 4 derniers résistants déportés Henri Simon, Henri Mosson, Marcel Suillerot, Pierre Jobard, devant 1500 à 2500 jeunes des collèges et lycées de Côte d’Or.

Elle s’est également beaucoup investie, dans l’organisation du Concours national de la Résistance et de la Déportation, en participant chaque année :

  • Au choix des sujets et aux corrections des copies et des travaux réalisés par les collégiens et les lycéens de Côte d’Or,
  • A la cérémonie de remise des prix qui se déroule traditionnellement dans les salons de la préfecture de région,
  • Au voyage au camp du Struthof offert à tous les lauréats du concours, par le Comité de Parrainage du CNSRD.
  • A toutes les cérémonies officielles : journée de la Déportation dernier dimanche du mois d’avril, et à la journée de la Résistance le 27 Mai.

Le 21 Janvier 2021, Émilie, âgée de 94 ans, a encore témoigné avec Henri Mosson, devant 60 jeunes des classes de 3e du Collège Albert Camus de Genlis. Ils étaient tous les deux très heureux de retrouver ce public de jeunes, qui les ont écoutés avec une grande attention, pendant plus de 3 heures. Ces témoignages leur laissent comme héritage :

  • La force de savoir dire « non »
  • Et le rappel que « résister se conjugue toujours au présent »

De nombreux projets pour 2021 avec le Comité de parrainage, avec l’Office nationale des anciens combattants et victime de guerre (ONAC), avec les élus de la Ville de Dijon, sont programmés : elle était impatiente de recommencer ces activités. Émilie, nous garderons  tous ces souvenirs avec fidélité.

Officier de la Légion d’Honneur, elle est également décorée de la Médaille Militaire, de la Croix du Combattant,  de la Croix de Guerre 39-45 avec Palme, de la Médaille du Combattant Volontaire, de la Médaille de la France Libérée, de la Médaille de la Déportation, de la Médaille de la reconnaissance de la Nation. La patrie qu’elle a défendue et aimée, lui doit bien toutes ces marques de reconnaissance.

La peine qu’éprouvent toutes les associations de résistants déportés, est aujourd’hui mêlée de fierté, car c’est grâce à des femmes comme Émilie, que nous vivons aujourd’hui dans la paix et la liberté.

Les soeurs D. ou l'expression d'une véritable passion

proposé par Laureline Armand 

Au commencement, il y a deux sœurs. Deux sœurs unies par un désir presque viscérale, celui de faire de leurs mains leurs principaux outils de travail. Pourtant, les études qu’elles décident de suivre ne prédisent pas réellement un avenir manuel. Morgane suivra des cours de biologie, pendant que Natacha s’essaiera aux Sciences de Gestion. Mais la passion sévit, et ce qui n’étaient à l’origine que de simples divertissements deviendront bien assez vite de véritables savoir-faire. « Au fond de nous, on savait que l’on finirait par faire un travail manuel, mais il a fallu du temps pour oser l'assumer. Mettre douze années d'études universitaires de côté c'était dur, ça a nécessité du courage », avoue Natacha. Finalement, c’est assez naturellement que Morgane se lance dans la poterie et installe chez elle son premier tour afin de travailler l’argile durant ses temps libres. Natacha suivra de son côté une formation de sellier-harnacheur qui lui permettra ensuite de travailler le cuir. Les deux sœurs réalisent alors qu’il s’agit désormais de poursuivre leur rêve, et de faire de cette incandescence créative et familiale un véritable métier.

Aujourd’hui, c’est à l’atelier Noma que Morgane et Natacha ont décidé de cultiver leur passion. Ici, l’odeur du cuir s’entremêle et se lie aux effluves de l’argile, les coups de marteau frappant le cuir rythment le ronronnement des tours. Malgré des techniques qu’elles revendiquent, les deux jeunes femmes ne se cantonnent pas à leur propre métier et partagent leurs savoir-faire. Si c’est le cuir qui anime aujourd’hui le cœur de Natacha, elle aime aussi sentir la terre caresser ses mains. « Quand on travaille ensemble, on se stimule mutuellement, on se donne régulièrement des idées », indique Morgane. Noma, c’est le résultat d’une quête audacieuse de l’aboutissement de soi, l’histoire d’un lien inextricable, la fraternité, ou devrait-on dire la sororité, qui s’épanouit autour de l’artisanat.

La robe est le reflet de l'âme

proposé par Célestino Monteiro

En 1977 l’ONU décrète la journée internationale des droits des femmes. Elles sont nos mères, nos sœurs, nos compagnes, nos femmes, nos filles, et elles nous inspirent…

En ce 8 mars, laissez-moi donc vous parler d’une dijonnaise inspirée et inspirante. Lætitia Laforet, la trentaine, est une créatrice de robes de mariées et soirée sur-mesure Haute Couture. Cette jeune entrepreneuse a un talent brut au bout des doigts. Depuis son plus jeune âge elle dessine des robes de mariées ainsi que des robes de bal. Cette attirance pour la mode et la Haute Couture ne la quittera plus, et ce fut le début d’une grande passion qui la poursuivra toute sa vie. Lætitia a créé son entreprise L.L COUTURE à Dijon en 2015, et depuis lors elle met sa créativité au service de ses clientes, pour qui elle fabrique des robes uniques sur-mesure.

Tout part de son imagination. Un déclic, une vision, puis elle couche le modèle sur le papier, le trait précis, à la fois léger et assuré. L’art est donc au service de la création, jusqu’à l’étape de la fabrication, que Lætitia réalise dans son atelier, en utilisant des matières exclusivement françaises. Ce qui m’inspire chez cette femme est sa passion et son implication dans chacune de ses réalisations. Tout est conçu avec grand soin et minutie pour un résultat qui ravit à chaque fois

ses clientes. Qu’elles aient huit ans, ou qu’elles s’apprêtent à se marier, chaque fille, chaque femme pour qui Lætitia conçoit une robe ou une tenue, se sent spéciale et mise en valeur. Voir dans leur regard cette étincelle qui brille, donne un incroyable sentiment de satisfaction et d’accomplissement à la créatrice.

Lætitia a un don. À travers ses créations, elle sublime les femmes et leur rend le pouvoir. Nul donc besoin d’être Marie Curie, Mère Teresa, ou encore Rosa Parks pour changer le monde. Que cette journée du 8 mars nous rappelle à tous que sans les femmes, le monde ne tournerait pas rond. Vous avez toutes ce pouvoir !

Un disquaire dijonnaise passionnée

proposé par Catherine Cuzin

Dijonnaise depuis l'année 2000, elle appartient aux figures de la ville. Incontournable pour les amateurs de musique classique et au-delà. Toujours souriante, sa culture du monde musical apporte une réponse à votre interrogation, votre recherche ou votre besoin d'un conseil. Depuis la fermeture en 2013 de la boutique Harmonia Mundi, elle se forme au métier d’apicultrice, mais le contact avec le public et l'échange sur le monde musical lui manquait.

Il lui faut alors trouver une nouvelle voie pour repartir dans la direction musicale. Avec détermination, elle contacte l'Opéra et autres structures dont le Festival de Beaune. Depuis plusieurs années, elle installe un stand dans ces lieux lors de chaque spectacle. Vous la trouverez aussi certains jours à la boutique Symphonie et chez Prevalet ainsi que les après-midi devant la librairie Place des Cordeliers, qu'il pleuve ou qu'il vente.

Alors, connaissez-vous cette disquaire dijonnaise ? Son nom est Sylvie Bouissou.

Ripa Manukyan, une dijonnaise engagée dans la sensibilisation au dérèglement climatique

proposé par Harald Lhomme

Ripa à un parcours peu commun. Elle a grandi en Arménie jusqu'à l'effondrement de l'URSS, un événement qui a ébranlé son pays et qui y a rendu la vie très difficile. Elle rejoint la France où elle a repris ses études en arts appliqués et arts plastiques à la Sorbonne. Elle devient styliste pendant une décennie à Paris puis décide de quitter le milieu de la mode, un secteur bousculé par la fast fashion aux conséquences désastreuses pour la planète.

Elle se reconvertit alors en designer d’expérience client à l’école des Gobelins. Puis, indépendante, elle utilise son temps libre pour creuser les questions environnementales et notamment le dérèglement climatique. Début 2019, elle joue à un atelier de La Fresque du Climat qui éclaire sa compréhension des causes et des conséquences des changement en cours. Elle s’oriente alors vers ce qui fait sens à ses yeux.

Son 1er engagement est alors de quitter la mégapole parisienne pour rejoindre la capitale des ducs de Bourgogne, Dijon. Jeune maman, elle trouve le cadre de vie dijonnais idéal pour sa famille. Une ville où elle peut essentiellement se déplacer à pied et en transports en commun mais également où elle peut se fournir en produits locaux et bio au marché. C’est l’avantage d’une ville à taille humaine.

Elle s’investit de plus en plus dans l'association La Fresque du Climat, en devenant la référente pour la région. Motivée par le fait de léguer un avenir désirable à son enfant, Ripa organise des ateliers de la fresque dans les associations et régulièrement à Latitude21.

Où puise-t-elle toute cette énergie ? Prouver qu’il est possible d’agir pour lutter contre le dérèglement climatique à notre échelle locale et individuelle. Son atout ? Elle montre par son exemple qu’agir pour ces enjeux est une grande source de joie, d’énergie et de créativité. Une expérience qu'elle partage avec les dijonnais dans les ateliers de la fresque du climat, un jeu auquel tout le monde peut participer car nous sommes toutes et tous concernés.

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